Gérard Tessier, Tim Trzaskalik
französisch
[Die Tage]
Die Tage über die Pyramiden von Gizeh nachgedacht –
werde sie vermutlich niemals sehen, zu viel Reiseangst.
Es war an der Zeit, trage sie schließlich ständig im Mund,
die Gizehs, die Eindrehfilter meiner Selbstgedrehten.
Kam von Kairo über Kalkstein zum Kairos des Stillens
von Durst im Sommer auf einem Weißenburger* Markt
vor 2000. Der spitzen Messer Schneiden aus rostfreiem
Stahl funken Bilder zurück in die Gegenwart, flunkern.
War es die Demut vor der Armut der Durstigen? Es war
auf jeden Fall kühn von den Obst- u. Gemüsehändlern,
Kunden die Wassermelonen, die sie auserwählten,
erst kosten zu lassen. Es gab sie ja nicht in Stücken,
sondern ganz o. gar nicht. Dass kleinere Melonen
unverkäuflich werden könnten, war halb so schlimm.
Große, gewichtige jedoch?! Hätten auch aus Gründen
des Geschmacks auf Ablehnung stoßen können, nicht
süß genug, was weiß ich, nicht nur wegen Verdorbenheit,
der inneren. Drei sichere Stiche mit dem spitzen Messer
in die Panzerbeeren, u. sie gingen fast von selber auf,
knackend unter der Spannung um das Fruchtfleisch.
Mit dem vierten, der bei weitem nicht so tief war
wie die ersten, holten die Händler die Tetraeder
aus ihren Planeten heraus. Mit Dreieckspyramiden
an Stielen, Messern an den Mündern der Kunden
begann das Stillen von Durst. Demut vor der Armut
der Durstigen u. Vertrauen in die Bewaffneten.
Habe niemals eine Melone abgelehnt, fällt mir ein,
auch wenn sie mir nicht schmeckte. Die Händler
stöpselten die angebissenen Dreieckspyramiden
wieder in die Melonen ein, als sei nichts gewesen.
* Alba Iulia (deutsch Karlsburg oder Weißenburg, ungarisch Gyulafehérvár) ist die Hauptstadt des Kreises Alba in Siebenbürgen, Rumänien.
Aus: Unpublished
Audioproduktion: Haus für Poesie, 2022
[Ces jours-ci]
Ces jours-ci pensé aux pyramides de Gizeh –
ne les verrais probablement jamais, trop peur de voyager.
Il était grand temps, je les porte sans cesse à la bouche,
les Gizeh, les filtres de mes roulées.
Allais du Caire en passant par le calcaire au Kairos de l’étanchement
de la soif en été sur un marché de Weißenburg*
avant 2000. Les lames en inox des couteaux pointus
reflètent des images dans le présent, feignent.
Était-ce l’humilité devant la pauvreté des assoiffés ? C’était
en tout cas audacieux de la part des vendeurs de fruits et légumes
de laisser les clients goûter les pastèques
qu’ils choisissaient. Elles ne se vendaient pas à la coupe
mais en entier ou pas du tout. Que des pastèques plus petites
pouvaient devenir invendables, n’était pas bien grave.
Mais des grosses et lourdes ?! Auraient pu aussi pour des raisons
de saveur occasionner un refus, pas assez
sucrées, que sais-je, pas seulement à cause du pourrissement
à l’intérieur. Trois coups sûrs de couteau pointu
dans les cucurbitacés et ils s’ouvraient presque tout seuls,
éclatant sous la pression de la pulpe.
Au quatrième, loin d’être aussi profond
que les premiers, les marchands sortaient les tétraèdres
de leurs planètes. Avec ces pyramides
en bâtonnets, couteaux à la bouche des clients,
commença l’étanchement de la soif. Humilité devant la pauvreté
des assoiffés et confiance dans les armés.
N’ai jamais refusé une pastèque, pensé-je,
même si je n’aimais pas ça. Les marchands
fichaient à nouveau les pyramides entamées
dans les pastèques, comme si de rien n’était.
* Alba Iulia (allemand Karlsburg oder Weißenburg, hongrois Gyulafehérvár) est la capitale du département d'Alba en Transylvanie, Roumanie.