Joël Vincent

französisch

Besuch in Leiden

Aus Strohhalm Balken geworden, schreibt Mahler
nach der Heimkehr, wohin immer (weit ist es nicht
mehr bis New York) doch Freud bleibt ratlos
wie nach einem unlauteren Tausch zurück
als läge nun dieser Balken im Sprechzimmer und
spräche von der Architektur, der er entrissen wurde.

Es geht nicht um Leiden, niemand hier
kann dort gewesen sein, nur die Vorstellung
nehme man ein, die bändigende Haltung vor dem Graben
der sich schon einstimmt. Es ist nicht weit

bald ist Neujahr, bald April
auf dem Atlantik
tanzt der Teufel, der Teufel
tanzt es mit mir, steht da

am Rand von Entwürfen
gelöschter Entwürfe. Leiden ist da nicht mehr
von Belang, auch die Überfahrt vergebens, längst
fiel das Herz der Entzündung anheim, die Vorstellung
der rückkehrenden Zugvögel und wie im Krängen
des Schiffs das Fieber unter die Spanten
sinkt, aber glückt.

© Sylvia Geist
Aus: unveröffentlicht
Audioproduktion: 2006, M.Mechner / Literaturwerkstatt Berlin

Visite à Leiden

Voilà la paille devenue poutre, écrit Mahler après son retour,

où que ce soit (New York n'est plus loin ) mais Freud reste

en rade, perplexe, comme sous l'effet d'un troc illicite, à

croire que cette poutre se trouvait maintenant dans son

cabinet et parlait d'architecture, sujet dont il était violemment écarté.


Il ne s'agit pas de douleur, personne ici ne peut avoir été là-bas,

qu'on observe seulement l'idée d'une attitude contrôlée face

à la fosse, qui, elle déjà, joint sa voix au malade. Ce n'est pas loin,


le Nouvel An est pour bientôt, avril aussi

sur l'Atlantique

danse le diable, le diable

qui le danse avec moi, qui se tient là


en marge des projets

de projets effacés. La douleur n'a plus alors d'importance,

vaine aussi la traversée, depuis longtemps le coeur était atteint

par la cardite, mais ce qui réussit, c'est la vision du retour des

oiseaux migrateurs et de la fièvre qui, tel le bateau donnant

de la gîte, tombe sous le bordé.

Traduit par Joël Vincent