Jean-Paul Barbe

französisch

Während des Freitagsgebetes

(für Katja Krauß)


WÄHREND DES FREITAGSGEBETES
die kopftuchgebückten Frauen
auf den Feldern, von den Minaretten
fallen die Worte wie Ringe um die Häuser, abends
stellen sich Sprenger an, die zerfallenen
Gewächshäuser, eine Ansammlung
Zelte, vor denen zwei Kinder am Feuer
bei Nacht der Swimmingpool, pauschal-beleuchtet
bis ins Hellblau, das Anschlagen der Zikaden  
in den Dörfern stehen Häuser leer, auf den Dächern
rostende Wassertonnen, LADIES
AND GENTLEMEN: MR. GERMANY, dann
der Clubtanz, Hände hoch und rechts und links
und Beine breit, IHR NAME AUF EINEM REISKORN
die Sonne seilt sich, das kennt man hier, wie jeden Abend
hinter den Bergen ab, SIE WERDEN ES NICHT VERGESSEN
die Fotoserie, in der ein Pärchen am Meer
und freundlich auf das Wasser blickt
über den nackten Oberkörpern am Morgen
drei Kampfjets Richtung Osten
dann der Clubtanz, Hände hoch und rechts
und links, irgendjemand macht das Foto

© Berlin Verlag
Aus: Großes Kino
Berlin: Berlin Verlag, 2005
ISBN: 3-8270-0584-1
Audioproduktion: 2004, M.Mechner / Literaturwerkstatt Berlin

Sombres Lieux

Dans le bois sans ombre qui de noir endeuillé
Longe la crête rasée des Monts Métallifères
Je vais et je viens dans le crépuscule
Ou bien c'est de la fumée O BOHÊME TES PRAIRIES
   ET TES BOIS
Qu'ils ne peuvent stopper à la frontière, tout gris
Le gazon couvre la tête du géant
Où ça gamberge des années par centaines
Dans les galeries obscures où ils logent ainsi
Qu'en l'infernal séjour effort travaillent les barbares
Aux bras puissants

                                   Près d'Altenberg
Regard fixé sur la Binge, entrailles devenues
Depuis qu'au fond des puits la terre s'effondra
De but en blanc, où résonnent encore les coups
Du travail ami de l'homme ainsi que naguère

Telle est la Montagne. Et qui va avec, le Sermon.
La voix dit : convertissez-vous ; sus, sus
Au lieu ténébreux où le danger s'accroît
Sortie de nulle part, troisième du nom : VOIE LIBRE
Les enfants font leurs glissades sur la Piste du Diable

Je pensais toujours que ça n'était qu'un début.
Maintenant j'ai démoli mes jours
Et la pluie acide coule sur mon front
À peine encore respirer, juste dire ça
Dans ma tête obscurcie / mon Tchernobyl
Où grisonne l'enfant déjà fait homme
Et la terre ne promet pas de durer

Voilà la liberté, debout sans le moindre lien

Autant de voix, autant de cris. Dans la futaie pendouille
Le sieur Koch spectacle douteux
                         DU JOUR LA TÂCHE EST ACCOMPLIE.
ET MOULT L'ON DÉBAUCHE. À PAS DE LOUPS
  S'AVANCE LA NUITÉE.

Traduit par Jean-Paul Barbe.
Tiré de: Le massacre des illusions, Éditions L'Oreille du Loup, 2011.