Joël Vincent

französisch

Lyssa

Der Fuchs, weißt du noch, wir verletzten
sein Territorium mit unserem
Erstaunen: Seine Stunde, sein Feld.

Jenseits der Mittellinie gemessen
wir, stolpernd, stockend, Vertreter der Wut
die hier in die Schule ging.

Er stand ganz ruhig, ganz eingefremdet
die Kastanien im Hof, die uns sogar
im schlimmsten Sommer die Aussicht nahmen

auf Hitzefrei, soufflierten ihm
was gegen uns sprach, den Puls, den Impuls
anzutäuschen, das nervöse Spiel des Gelauschs: es

es hinkt, klingt nach
Eisen in ihm – keine Frage, wir
waren es. Wir waren es.

© Sylvia Geist
Aus: unveröffentlicht
Audioproduktion: 2006, M.Mechner / Literaturwerkstatt Berlin

Lyssa

Le renard, tu sais fort bien que nous avons porté

atteinte à son territoire, avec notre allure

d'étonnés: à son heure, à son domaine.


Toisés au-delà de la médiane du terrain de jeu

nous voilà, trébuchant, restant court, tenants d'une fureur

qui allait jusqu'ici à l'école.


Il se tenait tout tranquille, tout cernés d'étrangeté

les marronniers dans la cour qui nous bouchaient la vue

même au cours d'un été le plus pourri


en réponse à nos congés pour chaleur, lui soufflaient

une parole contre nous, une pulsation, une impulsion

où entre en jeu une écoute tendue: ça,


ça boite, résonne du fer

en lui  - aucun doute, c'était

nous. C'était nous.

Traduit par Joël Vincent