Anise Koltz

französisch

Una

O vreme somnul a intrat pe aceeași poartă,
în mine și în ea,
pe aceeași poartă au intrat bucuria,
spaima,
gustul, mirosul, moliciunea cireșelor.
Greutatea mea era greutatea ei,
unghiile mele, unghiile ei,
aerul meu, aerul ei,
amîndouă visam același vis,
eram una:
o femeie care se plimbă
singură
pe străzi, cu trenul, cu autobuzul.

© Svetlana Cârstean
Aus: Floarea de menghină
Bucuresti: Editura Cartea Românească, 2008
Audioproduktion: Literaturwerkstatt Berlin 2012

musée militaire

à côté de l’entrée principale campaient en silence les animaux de service,
le ventilateur déchiquetait les insignes militaires, se taisait.
le costume vert folklorique fondant, comme il dévalait les vitrines
vers le terrain vague, en suivant toujours l’arroche, les essaims nerveux des orties!

mon corps portait ton service militaire, je grattais les parties infectées jusqu’au sang jusqu’à ce que ma robe s’encroutât. Dans ma poche les enfants-soldats piaillaient au point que la croute de poussière craqua doucement sur le mur d’escalade. il manquait des structures extensibles et des balayeurs d’objectifs.

j’avais seulement ces enfants-soldats avec moi dont les bouches n’ont pas longtemps hésité à m’appeler par mon nom.

traduit par Anise Koltz




aussi dans: Versschmuggel / Mots de passe. Gedichte / Poèmes.

édité par literaturWERKstatt berlin

Verlag das Wunderhorn: Heidelberg 2004.