Claude Beausoleil

französisch

Palę Paryż i Wietnam

Pamięć ludzkości jest jak pamięć ścian.
Zrobiono bardzo wiele, żeby zapamiętać
choćby ten czy ów moment. Każdy z nich

był bezcenny. Spalenie książki to coś więcej
niż przeczytanie gazety. Zapalenie fajki
działa tylko w kościele, przy ołtarzu. Raz

przyszła koza do króla i wszyscy o tym pamiętamy,
bo to strach robi z nas władców, a rozkosz pachołków.
Ślad każdego kopnięcia zdobi nam ciała na wieki.

Prezerwatywa sprawia, że pieprzysz się na darmo,
choćby nawet z Murzynem. Ta chwila
przeleci przez ciebie jak wiatr. Zatem chodź

do synagogi, będziemy się całować.

© Adam Wiedemann
Audioproduktion: LiteraturWERKstatt Berlin 2009

LE SAGE

Je ne suis pas un sage. Par certains côtés ça rend ma vie difficile. Mais par
d’autres ça simplifie les choses. Je trouve ça dur par exemple de rester longtemps assis sans se lever. Je finis toujours pas errer dans les couloirs coiffé d’un chapeau. Par contre, je n’ai jamais froid et je ne m’ennuie jamais. Ces deux choses peuvent-elles être les mêmes ? Un sage pourrait vous le dire. Un sage regardant par la fenêtre ne verrait pas une formation de nuages lourds filant vers l’ouest comme des wagons de charbons à une intersection, mais un éclat de l’infini, seule demeure du sage. Un sage pourrait penser à son enfance et en sourire. Souvent lors d’un dilemme je me demande ce que ferait un sage. Le fou ne voit pas le même arbre que le sage, dit le sage, et regardant par la fenêtre l’arbre je me demande ce que verrait un sage. Des questions semblables amuseraient le sage. Moi aussi ça m’amuse mais ça me dépasse

traduit par Claude Beausoleil,
Versschmuggel, Poesiefestival Berlin 2007