Elke Erb

deutsch

Claude Esteban

französisch

Wolken darüber. ich weiß nur das eine

Ich gehe neben dem Rad.
Der Wagen ist höher als ich.
Er fährt eine hohe Fracht.

Dahinter die Giebel stehn
zart mit der Luft.

Sie schließen die Dächer.

So steigt es rechts von mir weiter.
Dann endet es, aber rechts vorn
ragt der Kastanienbaum.

Ein Landweg, im Dorf, eine
Dorfstraße, unsere.

Die Fuhre fährt hinaus.
Der Fuhrmann auf seinem Kutschbock?
Blickt lustig. Die Ochsen blicken wie Ochsen.

Ich blicke ernst.
Wer entgegen kommt, sieht es.

Ich bin eine Achtjährige.
Der Fuhrmann - im Alter des Fuhrmanns.
Die Ochsen sind ihr Teil Ochsen.

Neben meiner Schläfe rechts
das Trapez der hölzernen Wagenwand.

Links - nichts, der Garten; entfernt,
wo er endet, das Elternhaus.

Ich gehe mit der Fracht.
Der Fuhrmann blickt verschmitzt.
Unter dem Mützenschirm

die ewigen Lachfältchen.

Ich bleibe neben dem Rad,
als sei ich es, die ab und zu
achtsam die Zügel bewegt.

Unter den Schwingen, was ist.
Ein sachter Flug.

30.11.1997 / 23.1.1998

© 1999 E. Erb; 2000 Urs Engeler Editor, Basel, Weil am Rhein, Wien
Aus: Sachverstand
Basel, Weil am Rhein, Wien: Urs Engeler Editor, 2000
ISBN: 3-905591-10-3
Audioproduktion: 1999 M. Mechner, literaturWERKstatt berlin

Nuages au-dessus, il n’y a qu’une chose que je sache

Je marche près de la roue.
La charrette est plus haute que moi.
Elle transporte une haute charge.

Derrière, les pignons touchent
délicatement le ciel.

Ils ferment les toits.

Ainsi, ça monte toujours à ma droite.
Puis ça s’arrête, mais devant à droite
se dresse le châtaignier.

Un chemin vicinal, au village, une
rue de village, la nôtre.

Le charroi s’en va.
Le charretier sur son siège ?
A le regard joyeux. Les bœufs ont des regards de bœufs.

J’ai le regard grave.
Qui vient à ma rencontre, le voit.

Je suis une fillette de huit ans.
Le charretier, lui – a l’âge du charretier.
Les bœufs, eux, sont des bœufs.

Près de ma tempe, à ma droite
le trapèze du montant de la charrette.

A gauche – rien, le jardin ; éloigné,
là où il s’arrête, la maison des parents.

Je marche à côté de la charge.
Le charretier a le regard espiègle.
Sous la visière de sa casquette

les plis creusés par le rire.

Je reste près de la roue,
comme si c’était moi qui, de temps à autre,
attentive, tenait les rênes.

Sous les oscillations, qu’y a-t-il.
Un vol paisible.

traduit par Claude Esteban




aussi dans: Versschmuggel / Mots de passe. Gedichte / Poèmes.

édité par literaturWERKstatt berlin

Verlag das Wunderhorn: Heidelberg 2004.