Jonathan Lamy
Übersetzer:in
auf Lyrikline: 2 Gedichte übersetzt
aus: englisch nach: französisch
Original
Übersetzung
The Apartment
englisch | Ryan Van Winkle
Our new walls,
empty in the dusk,
hang like sheets
before first light
There is a driven nail
by the stove that could
hold a pan if the walls
stay sturdy. And the
old tenants left a mirror in the
bedroom which looks back at
staring walls with fine cracks
like a museum's basement vase
there are brown smears
in the study – chocolate, blood
or shit, we don’t know what
will happen to us here or what
will settle on rented walls
or if nothing will settle
at all. We’ve just moved
and already we are bitter
cranberries in each other’s
mouths, biting about photos,
the place of the table, lay
of the bed. The apartment is a City
Hall we cannot fight. So we turn
like lawyers, against each other,
let the walls stare. There is a mirror
to look into, a nail to hang onto.
Our unopened boxes hide in corners
and closets like beaten children.
And we will take the blood
off the walls and the dust
from the shelves. We have one
year together in a place that
is empty at dusk and feels like fog
inside and between us,
and Christ, tomorrow,
we will live here.
aus: Tomorrow, We Will Live Here
London: Salt Publishing, 2010
Audio production: Ryan van Winkle & Colin Fraser (Culture Laser productions)
L’appartement
französisch
Nos nouveaux murs,
vides dans le soir,
suspendus comme des feuilles
avant la première lumière.
Il y a un clou enfoncé
près du four qui pourrait
soutenir une casserole si les murs
étaient plus robustes. Les anciens
locataires ont laissé un miroir
dans la chambre à coucher qui se retourne
en fixant les murs avec leurs fissures fines
comme un vase dans le sous-sol d’un musée.
Il y a des traces brunes
dans le bureau ; du chocolat, du sang
ou de la merde, nous ne savons pas
ce qui va nous arriver ici ou ce qui
va rester sur les murs loués,
ou encore si rien ne va rester
du tout. Nous venons d’emménager
et déjà nous sommes amers,
des canneberges dans la bouche
de l’un et de l’autre, nous mordant à propos de photos,
de l’endroit où placer la table, de la configuration
du lit. L’appartement est comme un hôtel
de ville que nous ne pouvons pas combattre. Comme
des avocats, nous nous retournons l’un contre l’autre,
pendant que les murs nous observent. Il y a un miroir
pour se regarder, un clou pour se pendre.
Nos boîtes pas encore ouvertes se cachent
dans les coins et les placards comme des enfants
battus. Mais nous allons enlever le sang
des murs et la poussière des étagères.
Nous avons un an à passer ensemble
dans cet endroit qui est vide
le soir et a des airs de brouillard,
à l’intérieur et entre nous,
et merde, demain,
nous vivrons ici.
Untitled (Lincoln)
englisch | Ryan Van Winkle
“Nothing valuable can be lost by taking time. If there be an object to hurry any of you, in hot haste, to a step you would never take deliberately, that object will be frustrated by taking time; but no good object can be frustrated by it.”
– Abraham Lincoln
Time is nothingness
and this should allow
me to take any transport
I want. And I will not
hurry in hot haste nor
will I look to time
as a challenger,
or to you who rushed
to that train
thinking you were late.
The moon was falling,
tripping over your bags,
and I was wanting
to say you were not late,
that the train would come
again and again
like a dream of falling,
like a starfish
regrowing its arms.
And my arms and time
are nothingness and that
should allow you to take
them in your own time,
deliberately, like boarding
a train you know you want,
with a solid name, a destination
stamped on the front.
aus: The Good Dark
London: Penned in the Margins, 2015
Audio production: Ryan van Winkle & Colin Fraser (Culture Laser productions)
[Le temps n’est rien]
französisch
“On ne perd rien de précieux en prenant son temps. S'il y a quelque chose
qui vous pousse, en toute hâte, vers une étape que vous ne franchiriez
pas délibérément, cette chose sera entravée si vous prenez votre temps;
mais il n'y a rien de bon qui puisse être entravé par cela.” Abraham Lincoln
Le temps n’est rien
et cela devrait me permettre
de prendre le moyen de transport
que je veux. Mais je ne vais pas
me presser en toute hâte, je ne vais pas
non plus regarder le temps
comme un provocateur,
ou toi qui te dépêchais
pour attraper ce train
en pensant que tu étais en retard.
La lune descendait
en trébuchant sur tes sacs,
et je voulais te dire
que tu n’étais pas en retard,
que le train allait venir
encore et encore,
comme un rêve où l’on tombe,
comme une étoile de mer
dont les bras repoussent.
Mais mes bras et le temps
ne sont rien et cela
devrait te permettre de les prendre
quand ce sera le bon temps pour toi,
délibérément, comme si tu embarquais
dans un train que tu veux vraiment prendre,
avec un nom solide, une destination
bien indiquée à l’avant.