Serge Roger
HYMNE À DEUX OMBRES
HYMNE À DEUX OMBRES
I
Tu déchireras des notes de sel pour les dévêtir de leurs ombres
Puis marcheras à pas de vents dans le cri de l’absent
Taire le silence d’un nuage amer
Tu poseras ton doigt sur le fil laineux de sa voix
Vivre, dire et partir
Encriers d’un souffle étranglé
Quatre angoisses s’envoleront vers l’inaudible ailleurs
Il empoigna ses rêves d’alcôves et les susurra à l’oreille d’une étoile
Perle, perle, perle…
Les voilà, mes larmes égratignées ! Toute la chirurgie de mon époque !
Quatre angoisses s’envoleront vers un inaudible ailleurs…
II
La force magnétique d’une étreinte dans l’abandon d’un néon
Luminaires de rues étranglées
Un cœur transi de craintes
Les réverbères rétrécis de l’Ancien monde
Je ne serai jamais cet autre
Une virgule blanchie par une goutte de sang
La haine racontée sur un clavier génocidé
Fournaises télépathiques en déraison
Tu ne seras jamais qu’une autre
III
Sur le balcon…
Dans un lit…
Près de l’ennui…
En voilà quelques uns. Ecrans noirs ou tout en couleurs.
Lève-toi et marche sur mes organes en quête de gloires obscures
Il est midi mais Vénus tisse minuit sur l’horloge de l’oubli
Et toi…
Et toi au voile tout rosi par mes envies d’éclairs et de foudres
Pars ! Pars, petite vague ! J’irai déposer un baiser sur l’entre-rêve de ton épitaphe.
IV
Ma mosaïque
La mosaïque de mes émotions
Rien
Moins que rien
Encore
Essouflée
Ecorchée
Cette nuit
L’autre
Et la seconde d’après
Se taire
Dire
Se pencher
Y croire
Point de suspicion
Ecarlates
La douleur
Oui
Un cri
Quel sens a cet air qui m’entoure ?