Georges-Emmanuel Clancier
Conte d’hiver en vers sur un miracle parisien
Conte d’hiver en vers sur un miracle parisien
à Julie
Par une âpre et froide grisaille
de fin décembre parisien
tu vas flânant vaille que vaille
en la Cité… Sur ton chemin
sans plus savoir où vont tes pas
à la traîne de quelques foules
tu supposes des cinémas
où te déposerait la houle.
Fieffé flâneur suis cette file
histoire de voir fuir le temps
un tu seras entre les mille
sans doute en marche vers l’écran…
Mais d’écran point ! Au lieu de salle
obscure un trésor lumineux
t’attendait, beauté triomphale
dont s’ouvrait l’écrin fabuleux !
Bel hasard en Sainte-Chapelle
ce jour d’hiver t’avait mené
et c’était chant de tourterelle
qui du fond des siècles venait.
Saint-Louis, Blanche de Castille
rêvaient encor en rouge et or,
les vitraux tressaient leur charmille
où l’ange sait vaincre la mort.
Une éternité printanière
aux couleurs de ciel et de feu
te redonnait la joie première
des saisons d’enfance et de jeu.
Tel fut au sein de la grisaille
en cette fin d’an parisien
où tu flânais vaille que vaille
l’humble miracle en ton chemin.