Elke Erb

الألمانية

Claude Esteban

الفرنسية

Golem

Es war recht angenehm, weil es gelang.

Gelang, gelang. Ich arbeite mit Wohlwollen.
Und Widerwillen, weil es Mühe ist,
und Mühe leidig ist. Und leidig -
unerträglich. Also Wohlwollen.

Das ist ein zarter Gang. Man beißt sich durch.
Die vielen Steine lassen dich nicht graben.
Man bleibt im Wohlwollen bis in die Narretei.
Wechselt die Seiten, die die Muskeln zerren.

Die unberufene Arbeitskraft beweist sich
eine fragliche Potenz mit einer Leistung gern,
die nicht gefragt war.

Wie, beispielsweise, blas ich auf dem Kamm?
So trefflich, wie ich doch mit deren Tasse
auf deren Untertasse treffe.

Es war im Nachhinein recht angenehm.
Was vorher war, verwischt. Ich lief, kam gut gelingend
durch die angenehmen Schluchten
im Keller, gut entlang die wohligen,
rundlichen Buchten.

Schon das - den Keller angenehm zu finden.
Nicht gries, nicht gram, nicht kümmerlich,
behalterisch, wie Keller sonst.

Es waren wohl die Proportionen. Noch die Flucht
gelang. Konnte gut lang laufen

und entkommen, bis dann doch
schrankgroß, doch schönen Fleischs, Leib ungetüm
rechts links er durch eine dieser Buchtentüren

durchkam im hintern Drittel hinter mir.
Ich floh beschwingt und schlank,

gelenkig vor dem drohenden Quader.
Doch als er nah war,.

drehte mich die aufgereizte Kampfkraft
um zu ihm, zu einem jähen Dreieck

mit ihm. spreizte ich die beiden Schwurfinger
im harten Winkel, stieß,

nach vorn gedreht auf zähen Zehen,
ihm die Zinken in die Augen, treffend
zwischen Stirn und Nasenbein

im dunklen viereckigen Ausschnitt dieses Kellergangs,
der bald mit uns verlöschen würde,

nachdem dem ohnehin so ausgefallenen Bildereignis
die Unglaublichkeit noch etwas nachhing
so, daß eins der Augen,

nicht zerstochen, ausgerutscht heraushing
unter der Hand an einem dünnen Faden,
Faden dünn und klebrig, und ein Chaos

in mir entstand, die Panik, Hast, als könne er
sehen mit dem, weil es nicht aus war wie das rechte
Auge, luftig baumelte, wie soll ich stechen, -

als sollte es dem guten Sieg und Angriff meiner Finger
abgehn, ihrem Sieg-Vau, an den Faden

ratlos streift der Zeigefinger. Krümmen ihn
in Richtung Daumenkuppe und es zwischen ihnen
quetschen - nach dem gerad noch edlen Kampf,
als sei es eine Nisse

nun, in welchen Zeiten? Obendrein der Rüffel,
weil ich begriffsstutzig nicht weiß

germäß dem Sachverhalt, ob es noch sieht,
und auch nicht wissen will, und schließlich:
Wie gefährlich ist der Blinde?

4.8.1996

© Urs Engeler Editor Basel, Weil am Rhein und Wien 1998
من: Mensch sein, nicht!
Basel, Weil am Rhein und Wien: Urs Engeler Editor, 1998
ISBN: 3-905591-04-9
الإنتاج المسموع: 1999 M. Mechner, literaturWERKstatt berlin

Golem

C’était bien agréable, parce que j’y arrivais.

J’y arrivais, j’y arrivais. Le travail me fait plaisir
et me déplaît parce qu’il est effort
et que l’effort est désagréable et que le désagrément
est intolérable. Donc il me fait plaisir.

C’est un cheminement délicat. On s’en sort de haute lutte.
Tant de pierres t’empêchent de creuser.
On reste dans le plaisir jusqu’à la folie.
Les muscles sont froissés, on change de côté.

Le travail sans résultat s’avère
une puissance douteuse avec un résultat
qu’on n’a pas réclamé.

Comment faire par exemple pour
souffler dans un peigne
aussi justement qu’on pose la tasse sur la soucoupe adéquate.

C’était bien agréable somme toute.
Ce qui précédait, effacé. Je courais,
traversais sans encombre
les plaisants dédales de la cave
bordée de creux accueillants.

Trouver la cave agréable, c’est déjà ça.
Pas sordide, pas sinistre, pas plaintive
ni possessive comme toutes les caves.

A cause des proportions, peut-être. J’ai même
réussi à fuir. J’ai pu courir longtemps

et m’échapper, mais voilà que
large comme une armoire, mais tout en chair, corps monstrueux
à travers une de ces portes qui ouvrent sur les creux

il ne se dresse au fond à droite ou à gauche derrière moi.
Je m’élançais, légère, alerte,

souple devant la masse menaçante.
Pourtant, lorsqu’il s’approcha,

ma fureur combative m’a retournée
vers lui, en un brusque triangle

sur lui. J’écartai l’index et le majeur
à l’équerre et, penchée en avant

dressée sur mes orteils, je lui plongeai
mes ongles dans les yeux ; juste
entre le front et l’arête du nez

dans le cadre obscur de ce couloir de cave
qui bientôt s’évanouirait avec nous.

Alors que s’attardait quelque invraisemblance
de cette scène pour le moins insolite
- qu’un œil, donc,

sorti de son orbite, mais pas crevé, pendait
sous mes doigts à un mince filament,
filament mince et visqueux – je fus prise

de terreur, panique, précipitation, comme s’il pouvait
voir de son œil indemne avec l’autre
qui pendait au dehors – comment faire pour le crever -

comme s’il allait échapper à la juste victoire
à l’assaut de mes doigts, au V de leur victoire,

désemparé, mon index glisse le long du filament, l’incurve
vers le pouce pour broyer l’œil entre les deux doigts
- alors que le combat avait été si noble –
- comme s’il n’était qu’un pou.

Mais alors en quel temps ? De plus, la réprimande
parce que je ne sais, moi trop lente

d’esprit si, en vertu des faits, il voit encore ;
du reste je ne veux rien en savoir. Après tout :
Quel danger représente-t-il, l’aveugle ?

traduit par Claude Esteban




aussi dans: Versschmuggel / Mots de passe. Gedichte / Poèmes.

édité par literaturWERKstatt berlin

Verlag das Wunderhorn: Heidelberg 2004.