Elke Erb

الألمانية

Claude Esteban

الفرنسية

In zwanzig Jahren

werde ich altgeworden sein, oder? Nämlich gebrechlich,
geschwächt, habe mehr als gelegentlich dann,
ja gewiß gleichermaßen systematisch

Ausfälle des Gedächtnisses, des Wahrnehmens.
Und die Löcher, wie Mottenfraß,

werden aber andererseits
Gewebeverdickungen sein - Löcher nur meinerseits -
unauflösliche, undurchdringliche
Knoten. Dazwischen ich.

Seit ich denken kann, ein Geschrei jedesmal,
wenn ich durchkomme irgendwo - von irgendwo nach
(unvermutet) irgendwo.

Werde dies Durchkommen zeitlebens als Text
aufgesetzt, gewebt haben, plusquamperfekt.

Also doch dauerhaft dann,
jedes Mal, schärfer, rascher als jetzt & zeitlebens
wahrnehmen, was bleibt, verdickt, während ich
abnehme.

Abnehme, zunehmend stocke, stutze, stehe und
Schluß. Kehre ich um, wie vor verschlossenen Türen?

Schließlich weg sein,
als Kürzel mich überholender Perspektiven

einst in die Welt gesetzt, unvollendeter Vergangenheit.
Heerzugsmut, schicksalsergebener.

Es sei ausdrücklich wieselflink,
wie unterwegs das Bachwasser blink.

Werde nicht hören, was man
Unbekömmliches sagt. Reine Materie, still doch.

Sinnlöcher, Seinsknubbel, unverschluckbar
(unerreichbare Gegenteil-Häppchen). - Taugen,
miteinander verbunden, als Käfig

(oder nur die Verbindungen, knotenlos), - und drin,
in die Ecke geduckt, das verschüchterte Huhn

(flatternd, wenn jemand kommt, mit den gestutzten
Flügeln.

Wie gehetzt.)
Wie verschreckt.

Die Blicke der Greisin sind klein und huschen,
habe ich öfter gesehen. So geistert sie,

entgeistert,
nicht mehr das Rebhuhn der Steppen zu sein.
Ça ira.

17.10.1995

© Urs Engeler Editor Basel, Weil am Rhein und Wien 1998
من: Mensch sein, nicht
Basel, Weil am Rhein und Wien: Urs Engeler Editor, 1998
ISBN: 3-905591-04-9
الإنتاج المسموع: 1999 M. Mechner, literaturWERKstatt berlin

Dans vingt ans

je serai bien vieille ou quoi ? C’est-à-dire fragile,
faible, j’aurai alors bien sûr et plus qu’occasionnellement
et tout aussi systématiquement

des blancs dans la mémoire, la perception.
Et les trous comme mangés par les mites

Seront d’un côté
des tissus qui s’épaississent – rien que des trous pour moi –
indissolubles, impénétrables
nodosités. Et moi au milieu.

Depuis que je pense, un hurlement chaque fois
Quand je parviendrai quelque part – de quelque part vers
(un imprévisible) quelque part.

Aurai, au cours de ma vie, composé, tissé
tout cela comme un texte au plus que parfait.

Alors plus durablement encore
Chaque fois de manière plus aiguë, plus vive que maintenant & ma vie durant
percevoir ce qui reste, épaissi, tandis que je
me recroqueville.

Recroqueville-toi, ralentis davantage, hésite, arrête et
plus rien. Est-ce que je me retourne, comme devant des portes closes ?

Ne plus être enfin
comme un abrégé de perspectives qui me rattrapent

mise hier au monde, passé inachevé.
Vertu guerrière, livrée à son destin.

Elle serait tout vive comme une belette,
comme scintille l’eau du ruisseau.

N’écouterai pas ce qui se dit
d’insanités. Pure matière, apaisée pourtant.

Vides de sens, petite boule d’être, impossible à avaler
(bouchées inverses inaccessibles). – Agissent,
liés ensemble, comme une cage.

(ou simplement les liens sans nœuds) – et dedans,
tapie dans un coin, la poule effarouchée

(s’agitant lorsqu’on vient, les ailes
rognées.

Comme pourchassée.)
Comme effrayée.

Les regards de la vieille sont brefs et fuyants,
je l’ai vue bien souvent. Elle rôde,

stupéfaite
de n’être plus la perdrix des steppes.
Ça ira.

traduit par Claude Esteban




aussi dans: Versschmuggel / Mots de passe. Gedichte / Poèmes.

édité par literaturWERKstatt berlin

Verlag das Wunderhorn: Heidelberg 2004.