Benoit Jutras
LES ÉTOILES
Les étoiles n’ont plus d’emprise sur moi. J’ai des poux et le cartilage hérissé de haine, je trace des cercles dans mes cendres, je ne peux faire mieux. Je suis la maladie, son exil de nuit, sa multitude. Rose, jaune, bleu, noir : les serpentins flambent dans ma gorge, je laisse couler la fête des morts. Mes ecchymoses et mes graisses tombent de moi comme une robe. À qui ou à quoi je l’ignore encore, mais j’ai prêté serment. Je suis une île maintenant.