Laure Gauthier
kaspar de pierre - Maison 1
kaspar de pierre - Maison 1
J n’ai pas vos maisons,
ni vos châteaux,
J ne répète rien,
même quand j redis vos phrases pour moi, mais rien en moi
n’est redevenu ce qui était,
qui peut en dire autant?
On devrait abandonner tout le monde, vous flanquer de murs de pierres
Et toute la ville a plongé les mains en moi pour se retrouver,
ne croyant qu’en les racines,
Vous m’avez tatoué tous les messages,
suis devenu la vitrine de vos manques
Puis sont venus les poètes badigeonnant, faussement rupestres,
leurs envies sur moi ; se roulant dans mes cendres pour apercevoir
ce que la nature pourrait encore leur dicter,
bon dieu, l’exotisme !
ai marché en mastiquant une longue phrase,
mais n’avais que deux chevaux et des rubans, un habit, leur souvenir
et déjà votre ville avait trop d’objets et déjà vous vouliez les oublier à moi
Quand vous traverserez les rues de Nuremberg
Pensez à ceux qui ont bu à la paille,
Mon point d’interrogation,
Paille dans la béance, premiers gros titres,
L’Europe bourgeoise des faits divers
Touristes venus me voir, l’attraction de la maltraitance
Oh le marché de la poésie !