Louise Dupré
[Je ne suis de nulle part quand le ciel rétrécit...]
[Je ne suis de nulle part quand le ciel rétrécit...]
Je ne suis de nulle part quand le ciel rétrécit, d'aucune forêt, d'aucune ville, comme une femme assise dans sa petitesse de femme et qui cherche son visage à travers une fenêtre camouflée. Là, dans le souvenir de ma mort, de l'instant exact où la respiration m'a quittée, je me berce sans faire de bruit, surprise de me retrouver intacte dans la volonté du monde, d'offrir mon nom à la morsure du soleil. Car il fait jour encore même si le jour a cessé et je veille devant les bouquets des cimetières. Je me veille, tranquille, parmi tant d'autres âmes qui n'ont pas su résister.